Culture : « Flor Enversa » présente son nouvel enregistrement « Senher Dalfin »

Publié par Domitille Vigneron le 22 novembre 2010 à 22:13 (CET) ( 268 visites )

« Flor Enversa » (« la fleur inverse », d’après une chanson de Raimbaut d’Orange) se propose de recréer l’atmosphère festive et poétique des rencontres de troubadours dans les cours des châteaux du sud de la France aux XIIème et XIIIème siècles. Ces poètes-musiciens chantaient l’amour, la joie, la peine ou l’espérance, dans des poèmes à la langue d’oc ciselée et aux sublimes mélodies. La fin’amor et les valeurs de cortesia les ont inspirés, et parfois la domna (Dame) elle-même se fait trobairitz (femme-troubadour) et compose à son tour.

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« Senher Dalfin »

« Flor Enversa » c’est Domitille Vigneron Thierry Cornillon et Olivier Feraud, des passionnés de la lyrique des troubadours. Chanteurs, instrumentistes et chercheurs, ils font revivre avec un souci d’authenticité et de sincérité ces cansos, véritables joyaux de notre culture.
« Flor Enversa » utilise des instruments reconstitués d’après sculptures, enluminures de manuscrits, recherches archéologiques, textes et traités, afin de faire revivre les sonorités du Moyen Âge. La plupart de ces instruments ont été construits par les membres de Flor Enversa.
« Flor Enversa » a enregistré les chansons de Raimbaut de Vaqueiras, troubadour provençal (CD Savis e Fols, 2009) et celles du troubadour auvergnat Peirol (CD Senher Dalfin, 2010). Depuis sa création en 2006, Flor Enversa s’est produit à Paris, en Allemagne, en Italie, au Château de Caen, dans les festivals Trobarea, Les Belles Pages de l’Aisne, Les Troubadours Chantent l’Art Roman, Les Estivales des Alpes-Maritimes, en Bourgogne, Alsace...

L’ensemble « Flor Enversa » se consacre depuis plusieurs années à l’art des troubadours. Dédié à Peirol (…1188 – 1222…) et à Na Castelosa (vers 1200), troubadour et trobairitz d’Auvergne, il propose un nouvel enregistrement « Senher Dalfin » rassemblant dix-sept chansons de Peirol dont les musiques et les textes nous sont parvenus dans les manuscrits, et deux chansons de Na Castelosa. Ils font revivre ces chants, s’accompagnant d’instruments reconstitués au plus près des sources archéologiques, sculptures, manuscrits, traités de l’époque.

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Présentation de « Senher Dalfin »

Peirol (…1188-1222…) était un pauvre chevalier d’Auvergne, du château de Peirol près de Rochefort-Montagne (Puy-de Dôme), sur les terres de Dauphin d’Auvergne. Homme courtois, poète, chanteur et viéliste, il fut accueilli à la cour de Dauphin, grand protecteur des troubadours et troubadour lui-même.
Celui-ci avait une sœur, Sail de Claustra, qui était belle, bonne et très estimée, qui était femme de Béraut de Mercœur, un grand baron d’Auvergne, et Peirol composa par amour pour elle de magnifiques chansons .
Puis leur amour grandit, et le Dauphin cru que la dame accordait plus qu’il ne convenait au troubadour, et le chassa. Peirol partit alors vers d’autres cours, dans le Viennois, en Provence, en Italie, puis comme pélerin en terre Sainte.
Les manuscrits nous ont transmis 32 poèmes de lui, dont 17 avec la partition musicale.

Na Castelosa était d’un château des bords de l’Auze, aujourd’hui disparu et situé sur la commune de Sénezergues, dans le canton de Montsalvy (Cantal).C’était une dame très gaie, très instruite et très belle, mariée au Turc de Meyronne , un des seigneurs du château de Meyronne, en Haute Loire. Elle aima Armand de Bréon, du château de Joursac, près d’Allanche, et composa pour lui ses chansons. Elle rencontra probalement Peirol à la cour de Dauphin d’Auvergne.
Quatre textes de chansons de Na Castelosa, toutes sensibles et passionnées sont connus aujourd’hui.