Groupes folkloriques : 85^ème anniversaire à Calvinet pour La Bourrée de Paris

Un 85^ème anniversaire, ça se fête, mais pas seulement ! Pour « La Bourrée de Paris » ça se chante et ça se danse aussi ! Et ce pas n’importe où, au pays bien-sûr !

Après un grand banquet au mois de mars, sur les bords de Marne chez Gégène et une tournée à Brioude, les danseurs ont repris la route. Et c’est à Calvinet qu’ils ont posé leurs sabots. Ce n’est pas par hasard que ce petit village du Cantal a été choisi comme lieu des festivités, il représente beaucoup pour La Bourrée, et à l’heure d’arroser ses 85 printemps, il était également temps de rendre hommage à ceux qui ont fait son Histoire. Son Histoire, c’est beaucoup d’hommes et de femmes, mais c’est parmi eux trois personnages, trois Calvinétois : Lucien Coste, Maurice Guyennot et Jean Bonnet. Ce week-end du 15 mai leur était donc dédié pour l’énergie et le temps qu’ils ont consacré à faire vivre leurs racines.

la Bourrée de Paris autour de Bernard Lhérithier

Les célébrations commencèrent par une visite au cimetière et un moment de recueillement sur la tombe de Jean Bonnet, décédé en 2005. Il était une figure du mouvement auvergnat à Paris, son établissement de la rue de Lappe restera le quartier général de bien des générations de musiciens, danseurs et amicalistes. La « Galoche d’Aurillac » est toujours le siège social de « La Bourrée de Paris », et, de Jean Bonnet elle garde la bonne humeur et la joie de vivre.
L’après-midi, le rendez-vous était donné sur la place du village pour le mot de bienvenue de M. Bonnafos, maire de Calvinet, ainsi que du doyen et célèbre poète Jean-Marie Gaston. Cet homme qui a fêté ses 99 ans a fait l’admiration des jeunes danseurs de La Bourrée. Heureux de rencontrer l’auteur de paroles de certains chants qu’ils interprètent, dont Montagnes Cantaliennes ou La Fiancée du soldat, ils ont découvert un homme simple, riche de son histoire mais surtout dont la passion fait vivre et conserve ! S’en suivait un spectacle de danse en costume bourgeois ainsi qu’un concert en l’église de Calvinet. Les quatre voix de la chorale sonnèrent en un seul chœur pour rendre un vibrant hommage à celui qui a fait la renommée de celle-ci, Maurice Guyennot. Ce compositeur de musique était directeur de l’association symphonique de Paris, et il a dirigé les chœurs de La Bourrée de Paris pendant de longues années. En plus d’avoir tout simplement appris à chanter à beaucoup, il a réalisé de nombreux arrangements musicaux et des compositions personnelles, dont on peut citer le célèbre Pays Natal. Il est l’âme de la chorale de La Bourrée.

Le concert se poursuivit avec les musiciens de Cabrettes et Cabrettaïres qui savent avec talent mettre en lumière des morceaux de musique traditionnelle. Ce moment fut visiblement très apprécié par le public qui exprima vivement son contentement. Vint alors l’heure des discours devant la façade de la maison de Lucien Coste. Cet aveyronnais de souche et cantalien de cœur a été pendant plus de 20 ans président de La Bourrée, il l’a fait grandir en la dirigeant d’une main de maître. M. Trébuchon, président de La Ligue Auvergnate et du Massif Central, salua la mémoire de ces hommes et dévoila une plaque, offerte par l’amicale de Montsalvy, qui rappelle le nom de ces trois ambassadeurs du Pays Natal à Paris : Lucien Coste, Maurice Guyennot et Jean Bonnet. La journée s’acheva par un dîner champêtre et une soirée dansante. La Bourrée a pu faire partager sa suite de danses paysannes au rythme des sabots et faire résonner ses voix, une ultime fois à Calvinet, chanter la beauté de son Pays Natal. Mme Sylvie Brunet-Glandière, ancienne soliste de la Bourrée et remarquable chanteuse, a interprété « La Fiancée du soldat », un peu plus particulièrement pour M. Gaston qui en a écrit les magnifiques paroles.
Pour conclure, Thierry Borrel, président de La Bourrée de Paris remercia les Calvinétois de leur accueil chaleureux et M. Bernard Lhéritier pour avoir eu l’idée de cette fête et l’avoir organisé avec brio.

Sur le podium

C’est après une soirée riche en bonne humeur que les membres de la Bourrée ont rejoint leurs hôtes d’une nuit. Le lendemain, après selon les dires, de copieux petits déjeuners, ils remercièrent les familles de leur gentillesse et de leur hospitalité. Le groupe était attendu par M. le Maire pour une visite d’un somptueux château appartenant au dernier héritier de la lignée, qui n’est autre que M. Bonnafos lui-même. Il se chargea de raconter l’histoire extraordinaire de cette demeure et de ses habitants successifs. C’est sur le perron du château, dans un cadre inoubliable, que « La Bourrée de Paris » a pris son déjeuner avant de rejoindre Paris, des souvenirs pleins les têtes. Ces jeunes et moins jeunes, sont fiers de l’Histoire de leur groupe et fiers de la faire perdurer. Ils ne sont pas prêts de s’arrêter de jouer, de danser, de chanter…