Amicales : Luxembourg : conférence culturelle « Simone Weil »

L’Amicale, Luxembourg-Aveyron en partenariat avec le Centre Culturel Français, l’Association Victor Hugo et l’Association des Français en fonction dans les institutions internationales au Luxembourg a le plaisir de vous inviter à une conférence :

Simone Weil, « l’Insoumise »

Conférence de Laure Adler,
journaliste et écrivain
le mardi 1er décembre 2009 à 19h,
Auditorium de la Cité
3, rue Genistre – Luxembourg
Réservation : 46 21 66 1 ou ccfreservation@yahoo.fr

« Ce pays, qui est mort et qui mérite d’être pleuré, n’était pas la France. Mais l’inspiration que nous pouvons y trouver ne concerne pas le découpage territorial de l’Europe. Elle concerne notre destinée d’hommes ».

Quelle est cette philosophe « Insoumise » qui au travers de deux textes [1] flamboyants a pu ainsi déceler dans notre pays d’Oc, cette Atlantide de notre inconscient collectif, une « inspiration » qu’elle décrira par cette pureté intellectuelle qui fera dire à Albert Camus « Il me paraît impossible en tout cas d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies ».

Quelle est cette pensée qui n’exclut rien et va chercher dans la civilisation occitane, telle un « passeur de vérité », l’essence universelle de sa philosophie, c’est à dire : le point d’équilibre et l’harmonie des contraires pour que « dans la mesure où nous contemplerons la beauté de cette époque avec attention et amour, dans cette mesure son inspiration descendra en nous et rendra peu à peu impossible une partie au moins des bassesses qui constituent l’air que nous respirons »

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Annonce de la conférence « Simone Weil »
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Dépliant conférence Simone Weil

A l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Simone Weil et de la parution de son livre , « Simone Weil, "L’insoumise" », Laure Adler, philosophe, journaliste et écrivain, fera revivre pendant la conférence cette figure méconnue de la philosophie qui fut, telle une comète qui traversa son temps : enseignante, syndicaliste anarchiste, ouvrière, pacifiste, membre d’un corps franc pendant la guerre d’Espagne, résistante, athée puis mystique, libre, indépendante et insoumise aux grandes Forces des pensées totalitaires et dogmatiques de son temps.

C’est en 1943 que parait le numéro spécial des Cahiers du Sud sur « Le génie d’oc et l’homme méditerranéen » où sous le nom de Emile Novis, pour déjouer la censure, Simone Weil écrit deux articles, « L’agonie d’une civilisation vue à travers un poème épique » et « En quoi consiste l’inspiration occitanienne », et trace alors les grandes lignes de la civilisation nouvelle qu’elle espère pour l’Europe.

Projeté dès 1935 et confié à René Nelli et Joë Bousquet, le numéro spécial des Cahiers du Sud intitulé « Le génie d’Òc et l’homme méditerranéen » ne paraîtra qu’en 1943 après une longue gestation. Les textes de Simone Weil furent écrits de 1940 à 1941.

Joë Bousquet, le poète « immobile » de Carcassonne, l’ami des surréalistes, recevait allongé dans sa chambre les plus renommés des poètes, peintres et écrivains de son époque. Ce lieu devint un foyer incontournable de création et pendant la deuxième guerre mondiale la chambre obscure où les FFI ou FPP communiquaient. Aragon, Elsa Triolet, Eluard passent de longues heures à son chevet, l’écoutant leur apprendre la terre des Troubadours. Simone l’écoute, elle aussi, d’une « intelligence qui brûle » dira Bousquet, et nous fournit dans ces Cahiers issus de la Résistance les plus beaux textes sur une civilisation perdue par ceux qui refusent la défaite et songe à l’avenir, une civilisation exigeante, nouvelle, une civilisation à bâtir.

[1Sur « L’agonie d’une civilisation vue à travers un poème épique » et « En quoi consiste l’inspiration occitanienne »