Culture : Quand nos députés défendent notre héritage culturel !

Drapeau occitan

Mercredi 7 mai a eu lieu à l’Assemblée Nationale un débat historique, celui sur les langues de France, dites langues régionales. Parmi les députés, de tous bords, qui ont défendu brillamment notre héritage culturel, se trouvaient en première ligne nos trois députés aveyronnais, unis pour un même combat.

Madame Albanel, ministre de la culture, était venue présenter cette déclaration du gouvernement et à tour de rôle, de toutes les régions de France, se sont exprimés les vifs et ardents désirs des députés, représentants des peuples et des cultures très variés dont l’état Français a le devoir enfin de protéger. Ce fut la première fois que l’hémicycle résonna aux paroles en catalan du député Daniel Mach des Pyrénées Orientales qui disait : « Senyora, els Catalans. », mais vite interrompu par le président de la séance. Cela ne l’empêchant pas d’ajouter « je suis sincèrement scandalisé que l’on m’oblige à parler du catalan comme d’une langue régionale : il est parlé par près de 10 millions de personnes dans le monde ! ». Et il avait raison car la condescendance de Mme Aubanel lors de la présentation de ce débat avait de quoi choquer. M Yves Censi, quant à lui, mentionna notamment « C’est un débat historique, non seulement parce qu’il est sans précédent, mais aussi parce qu’il touche aux valeurs centrales de notre démocratie : l’identité des citoyens de la République, dans la splendeur de leur diversité, qui fonde la nation. Je me battrai pour cette indispensable reconnaissance de notre diversité ». Alain Marc d’ajouter : « Outre l’enseignement, les aspects culturels ne doivent pas être négligés. Ainsi, pourquoi la signalétique de nos villes et de nos villages ne serait-elle pas bilingue ? Pourquoi occulter notre passé dans nos manuels d’histoire ? Eh oui, les troubadours s’exprimaient en occitan ! Pourquoi ne pas nous enorgueillir de l’apport de ces cultures à la France ? Pourquoi les langues régionales ne se voient-elles accorder une modeste place dans les médias audiovisuels publics qu’au prix d’âpres négociations ? » ainsi que Mme Marie-Lou Marcel : « la législation française souffre d’un retard incompréhensible à l’échelle de l’Europe, où les nombreuses langues « régionales » jouissent d’une reconnaissance et d’une protection officielles qui ne nuisent en rien à l’unité et à la prospérité des nations. »

Nul doute que le gouvernement est à présent informé de la volonté de nos députés de défendre notre héritage linguistique et donc culturel, et qu’il saura prendre ses responsabilités lorsqu’il présentera prochainement son projet de loi. En attendant, la mobilisation est de plus en plus nécessaire ainsi que la cohésion, comme ont su le démontrer nos trois représentants à l’Assemblée Nationale. Anèm òc per la lenga occitana !

Le compte-rendu de la séance du 7 mai 2008 est disponible sur le site de l’assemblée nationale.