FNA12 : L’Abbé Justin Bessou, thème du café littéraire du 28 janvier 2008

Publié par Claudine Rascalou le 9 février 2008 à 18:09 (CET) ( 1232 visites )
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Justin Bessou, sujet du café littéraire

Après une longue pause, le « Café Littéraire » reprenait ce lundi 28 janvier à l’Espace Maurice Solignac, autour de l’Abbé Justin Bessou. Josette Pègues, responsable des Farfadets et du Temps Libre, disait le mot de bienvenue et laissait la parole à Aline Couic, à l’origine de cette activité, qui évoqua les thèmes déjà abordés.

Bernard Agret , avant de nous faire découvrir la vie et l’œuvre de l’Abbé Justin Bessou, introduisit le Félibrige Le but de cette académie fondée par Frédéric Mistral, est de sauvegarder et promouvoir la langue et la culture du pays d’Oc. Justin Bessou y fut élu Majoral en 1902. Le Félibrige en Aveyron, « Lo Grelh Roergas » a été créé en 1921 par Henri Mouly au château de Selves, près de la Vinzelle (propriété de Bernard Metzlé qui nous en présenta une photo).

L’Abbé Bessou est né à Mélajanou, commune de Saint–Salvadou, en 1845, huitième d’une famille très pratiquante de neuf enfants. Il eut une enfance campagnarde, son père étant paysan. A douze ans, il entre au séminaire de Rodez, poussé par le Curé Cabaniols qui y enverra quatorze enfants du pays (sans parler des vocations d’une vingtaine de religieuses et frères). Ordonné prêtre, sa première paroisse fut Saint-Geniez d’Olt. Après plusieurs autres affectations, il sera « muté » à Saint André de Najac. Ses relations avec sa hiérarchie sont parfois tendue ; son évêque qui apprécie ses poèmes lui dira : « Vous êtes le prêtre le plus spirituel de mon clergé, mais le plus embarrassant, car partout où vous passez vous m’attirez quelque histoire. » Il avait une forte personnalité, une plume incisive et un humour caustique, derrière lesquels se cachait un homme simple au cœur généreux et bon.

Il fut lié aux poètes Vermenouze, Prébosc, Estiou (« les 4 évangélistes »), Fabié, et à la cantatrice Emma Calvé. La foi profonde de l’Abbé Bessou fut, pour elle, une source de réconfort spirituel. Ses relations politiques furent animées, en particulier lors des élections municipales ou du conseil général de Villefranche. Il s’opposa aussi à l’implantation du français comme langue unique et il eut de nombreuses discussions avec Jean Jaurès qui, par ailleurs, était attaché à « noustro lenga mariala ». L’Abbé Bessou écrivait (D’al Brès à la Toumbo) :
« E ma lenga, autent ben, ma lenga clara e neta,
Tindara dins cent ans coma una clarinera. »

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Bernard Agret et Bernard Metzlé, deux des animateurs...

Sa poésie est inspirée des anciens et de ses contemporains. Entre autres écrits, il faut retenir : « Les contes de la Tata Manou » et « Les contes de l’oncle Janet », souvenir des histoires de veillées de sa tante, dont il dira tout le bonheur qu’elle lui a apporté, « Besucarietos », un recueil de proverbes, histoires et devinettes et enfin son grand poème « D’al Brès a la Toumbo », préfacé par son évêque, Monseigneur Bourret. Chant de la terre d’Oc, de la prime enfance à l’extrême vieillesse. Narrés en douze chants, la vie de tous les jours, les jeux, les travaux des champs (les moissons en particulier), la religion, du baptême à l’extrême onction. Son thème de prédilection est résumé en une trinité : « Fe, patouès, paysan sou très que foù pas qu’un » . Ce poème est accompagné de chants, paroles et musique de sa composition : Bressairolo, Nadalet de la Tata Manou, Cantas Clouquies, Cansou de las Segos, Cansou des Missounnes. L’Abbé Bessou mourut en 1918 à Villefranche de Rouergue chez sa sœur qui l’avait recueilli.

Au cours de l’exposé, des participants (Aline, Claudine, Gérard) ont récité ou lu des textes de l’Abbé Bessou et Philippe Ramon un poème de sa composition : « Le rouge-gorge ». L’après-midi s’est terminé par un goûter et quelques pas de danse.