Culture : « Quand passent les saisons... d’Orlhaguet à Saint-Hippolyte » de Philippe Ramond et d’André Bès

Publié par Pierre Vincens le 23 septembre 2007 à 19:35 (CEST) ( 1111 visites )
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Couverture du livre « Quand passent les saisons... d’Orlhaguet à Saint-Hippolyte »

Les Editions Cayron ont inscrit à leur catalogue 2007 un ouvrage rare : « Quand passent les saisons... d’Orlhaguet à Saint-Hippolyte ». Ce livre regroupe des poèmes « prenant les tripes » écrits par Philippe Ramond et magnifiquement illustrés par des aquarelles d’André Bès. Au hasard des pages, vous y découvrirez « Les Douzes », « L’Hirondelle », « Joli printemps », « Fleur de Mai », « Soir d’été sur l’Aubrac », « Première Neige », « Le dernier Pont », etc. qui vous donneront une nouvelle vision de la vie au fil des saisons, de janvier à décembre, de la naissance à la mort. Quelques autres comme « Le Gai Lagoutte » ou « Le Vieil Homme et son chien » sont des croquis de la vie criant de vérité. L’Amour est aussi très présent avec « Ton visage et ton corps », « Poèmes pour ma mie » ou « Les vertes années ». Ce poème, de part la manière particulière dont il est construit, est d’ailleurs d’une musicalité exceptionnelle. Philippe Ramond sait faire chanter les mots, les phrases. Il ne nous reste qu’à les écouter et à ne pas bouder notre plaisir.

Quel que soit le thème, un paysage, un monument, un animal, un homme, une femme, etc., les aquarelles d’André Bes dégage une expression sereine d’une vie où les tourments sont présents. Ses ciels sentent souvent l’orage, mais ses paysages sont paisibles. Son forgeron a un visage tranquille auprès d’un feu vaillant et d’une forge sinistre.
André Bès a du talent. On ne se lasse pas de regarder ces images qui nous donnent envie de rêver.

Philippe Ramond est né à Paris au début des années 1930, originaire par son père du canton de Vic sur Cère dans le Cantal et par sa mère de Saint-Hippolyte du canton aveyronnais d’Entraygues. Ses parents exercent alors la profession d’enseignants dans la capitale. Suite au décès subi de sa jeune mère, il est placé en nourrice dans une famille de paysans, voisine de ses grands-parents maternels, à Caupels entre Goul et Truyère. Après avoir brillament obtenu son certificat d’études à Saint-Hippolyte, son père l’inscrit à Sainte-Marie à Rodez où il sera pensionnaire durant plusieurs années. Il y vivra les dures années de la guerre. A la libération, il rejoindra Paris et terminera ses études secondaires au lycée Henri IV. Le baccalauréat en poche, il obtiendra une licence de droit avant d’intégrer l’Ecole Nationale des Impôts. Ce sera ensuite la vie active comme attaché de direction à la RATP. Il deviendra ensuite administrateur à l’ORTF. Lors de l’éclatement de cette dernière, il intègrera FR3 où il devient le responsable des affaires sociales. Il terminera sa carrière à TF1 comme administrateur en chef.

Dès son arrivée à Paris, son oncle, trésorier de l’amicale de Saint-Hippolyte, lui innocule le virus de l’amicalisme. Il deviendra Président de cette même amicale dans les années 1980. Il sera aussi et est toujours administrateur de la Fédération Nationale des Amicales Aveyronnaises. Il est d’ailleurs l’auteur du célèbre « Chant des Aveyronnais » qu’il avait écrit à l’occasion du cinquantenaire de la FNAA fêté en 1997. Ce chant est devenu l’hymne de la Fédération. En effet, Philippe Ramond a une excellente plume. Il est l’auteur d’un recueil de poèmes publiés en 2000 aux Editions Racine à Paris et intitulé « Les cerceaux du ciel ».

André Bes est originaire de Sainte-Genevière sur Argence. Il est né à Paris au début des années 1920. Ses parents sont alors gérant d’un café-charbon. Les circonstances de la vie les amènent à retourner vivre à Sainte-Geneviève où ils s’établissent comme marchand de vins en gros. André accompagne son père dans les tournées, et dans le camion prend pour habitude de croquer ici et là un personnage, une église, un paysage.
Après avoir épousé Raymonde Biron, qu’il a rencontré à Orlhaguet où elle venait en vacances, il s’installe à Paris dans le quartier des Halles. Leur affaire, situé rue Quincampoix, et baptisé « le diable bleu », présente la particularité d’être un café où il est mis en location des diables. Derrière son comptoir, André caricaturera les clients, souvent des « forts des Halles », mais aussi des scènes de la rue. En 1969, lors de la rénovation du quartier, il s’expatrieront à Rungis où ils ouvriront un restaurant de poissons, « l’océan ». En 1981, ils se retireront à Orlhaguet et André se consacrera à sa passion : les pinceaux.

Ce livre, préfacé par Gérard Paloc et Dominique Cayron, est disponible auprès des Editions Cayron, 2 rue Nélaton, 75015 Paris