Culture : La visite du nouveau musée de l’homme - vendredi 26 février 2016

Publié par Marie Luxembourg le 29 février 2016 à 16:09 (CET) ( 787 visites )

« Choses rares ou choses belles, Ici savamment assemblées, Instruisent l’œil à regarder, Comme jamais encore vues, Toutes choses qui sont au monde. » Aujourd’hui une trentaine d’auditeurs sont venus constater que ces vers, inscrits au fronton du musée, ne sont pas mensongers. Une fois équipés d’oreillette, notre conférencière nous souhaite « Bienvenue dans la galerie de l’Homme »
La visite s’est articulée suivant trois axes : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Qui sommes-nous ? Question récurrente qui a conduit l’homme à vouloir se connaître chaque jour un peu plus et qui l’a amené à s’interroger sur son corps, sur son esprit, sur sa nature, sur son environnement.
L’Homme est héritier d’un patrimoine génétique et culturel qui lui est propre et qui fait de lui un être unique. Tous différents, les Hommes appartiennent pourtant à la même espèce, l’espèce humaine, apparue en Afrique il y a environ 200 000 ans. Nous constituons tous ensemble une minuscule branche de l’arbre vivant issue d’une longue évolution. Nous sommes le fruit du hasard et de l’évolution, une espèce du vivant parmi 8,5 millions d’autres espèces avec qui nous partageons une partie de notre ADN puisque nous avons tous un ancêtre commun remontant à 3,5 milliards d’années. Par exemple, nous sommes bipèdes comme le paon ou le corbeau, la jonquille partage 35% de son ADN avec nous, les grands singes- les chimpanzés- sont nos plus proches cousins d’évolution en partageant 99% des gênes codants. Notre espèce a pourtant un rôle particulier car nous transformons notre environnement au point d’influencer notre évolution et celles des autres espèces vivantes.

Au cours de l’histoire, l’Homme a voulu connaître son corps. Comment enseigner et transmettre lorsque l’interdiction morale pèse sur le corps une fois que la vie l’a quitté, engendrant une interdiction formelle de l’autopsier. Il faut user de stratagème, pour pouvoir faire des moulages de cire, les uns plus réalistes que les autres au point que ces moulages éveilleront la curiosité de riches amateurs qui les collectionneront. Commencée au XVIIe siècle, cette technique verra son apogée au XVIIIe à l’époque des Lumières où l’on n’hésite pas à bousculer les interdits religieux ou philosophiques ; à partir de la Révolution, les techniques de conservation des corps amèneront de nouveaux outils pédagogiques et les cires ne serviront qu’à la vulgarisation de la connaissance du corps humain.
L’Homme étant un communiquant par la voix et la parole, nous sommes allés au mur des langues, une sorte de planisphère interactive où en tirant la langue, nous avons pu écouter du tamoul ou du quechua ! Plus de 7000 langues sont parlées dans le monde, mais seulement 6 langues sont dominantes.
Arrêt sur image dans la galerie des bustes. Les explorateurs ont cherché à garder une image des hommes qu’ils découvraient en en faisant un moulage en plâtre, plus de 90 bustes essentiellement d’hommes nous regardent, totalement peints, ils représentent un échantillonnage des peuples lointains.

La deuxième interrogation « D’où venons-nous » se pose dans la galerie des squelettes où Lucy, l’homme de Néandertal ou l’homme de Cro Magnon nous attendent. Tous ces hommes pluriels ont vécu dans des lieux, des époques différentes ou ont cohabité mais on ne peut affirmer qu’ils constituent une lignée qui a abouti à l’homo sapiens sapiens, chacun semble indépendant des uns des autres même s’ils font partie des hominidés.
La salle des trésors nous fait découvrir l’art, tels que les os gravés ou la Vénus de Lespugue, une statuette de femme, une ode à la fécondité.

Quant à la troisième interrogation « Où allons-nous ? » quelques vitrines replacent l’homme dans son quotidien. Après avoir domestiqué le feu, les animaux, l’agriculture, l’homme, aujourd’hui, adapte les techniques nouvelles à sa culture. Un simple étui de téléphones portables est représentatif de son savoir-faire, de ses traditions : utilisation et détournement des matières, retour aux décors ancestraux, réutilisation des matières, des contenants, des objets.

C’est sur les interrogations du futur de la planète, que notre conférencière, avant de nous quitter, a tenu de nous mettre devant nos responsabilité afin de pouvoir léguer à nos descendants une terre où il fera bon vivre.

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Lucy
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Réutilisation d’objets
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Homo Néandertal
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Curiosité en cire
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Galerie des bustes
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Homo Sapiens