Aveyron : Cécile Gasq ou comment garder l’âme de nos villages

Publié par Alain Marcillac et Elisabeth Boudigou le 21 juin 2016 à 15:37 (CEST) ( 435 visites )

Au fil des années, les bistrots de village tendent à disparaître. Les ‘’zincs’’ de ces cafés, ont toujours été des lieux de convivialité, de rassemblement et de causerie quelque soit le milieu social de sa clientèle.
Aujourd’hui, grâce à l’action de certaines communes, des jeunes entrepreneurs relancent avec courage, enthousiasme et dynamisme ces commerces de village. C’est l’histoire de Cécile Gasq à St Rémy…

Bonjour Cécile, peux tu nous raconter comment tu as repris le café de ta grand-mère à Saint-Rémy de Montpeyroux ?

J’ai repris le café de ma grand-mère, Sylvette Monteil- Fontanier il y a maintenant 5 ans, en 2011, à un moment où ma grand-mère était tombée malade et que, de mon côté, je venais de terminer mes études.

J’aime le contact, les échanges, cela me convenait bien.

Et puis, je ne voulais pas que ce café ferme ses portes, car il était le dernier commerce de Saint-Rémy. Vous savez qu’avant, dans le village, il y avait une mercerie, une épicerie, une auberge…. Partout les bistrots disparaissent, c’est dommage…

En plus, ce café a été ouvert par l’oncle de Sylvette (mon grand oncle) en 1875 !

C’est donc la mémoire de ma famille, de mon village, de ma commune que je voulais sauvegarder.

En 2011, donc, tu retrousses tes manches, et ensuite, comment cela s’est-il passé ?

Je voulais garder l’esprit du café de ma grand-mère, accueillant, avec sa cheminée, ses tables, mais je voulais aussi aménager un peu le bar.

J’ai dû faire des travaux pendant un an, pour tout rénover.

La commune de Montpeyroux m’a vraiment soutenue, d’abord pour les démarches administratives (licence IV, inscription au registre du commerce, etc..). Et puis une subvention également, ce qui m’a bien aidée pour démarrer.
Ma famille m’a aussi apporté son soutien.

Je vois des gens attablés, tu fais aussi restaurant ?
Je fais des repas le midi, mais sur commande. C’est de la cuisine traditionnelle, et tout est fait maison, même les desserts. Je fais le pain aussi.

Je fais aussi des casse croûtes sur commande, des tripoux, de la tête de veau.

A 21 ans, ce choix n’était pas forcément facile. Avec le recul, qu’en dis-tu aujourd’hui ?

Je ne regrette pas du tout mon choix. Mon commerce marche bien, les gens du village m’ont fait un très bon accueil. Il y a aussi la clientèle de passage.

Lors des soirées à thèmes que j’organise, ma famille vient m’aider, car j’exploite mon commerce seule.

Je m’occupe aussi du ramassage scolaire le matin avant l’ouverture et le soir aussi bien sûr.

Ce choix me permet aussi de conjuguer facilement vie professionnelle et vie familiale

Et puis les gens du village continuent de se retrouver, de discuter, dans le café qui est là depuis …toujours …C’est la vie qui continue.

Merci Cécile !!

Il est presqu’une heure de l’après midi, quelques personnes sont à table et Cécile leur apporte des assiettes bien remplies, hum ! Nous allons la laisser tranquille, mais nous reviendrons certainement …

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