Culture : CGR : conférence de Gérard Bonnafis " Les conséquences de la guerre de 1914-1918 sur l’agriculture aveyronnaise "

Publié par Danielle Gennat le 6 janvier 2015 à 14:41 (CET) ( 407 visites )

Dans le cadre du projet d’étude lancé par le Cercle Généalogique du Rouergue pour la commémoration de la guerre 1914-1918, Gérard Bonnafis, fils d’agriculteur du Ségala, conseiller agricole à la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron de 1972 à 2008, a abandonné quelques jours son Aveyron natal pour présenter une conférence sur le thème «  Les conséquences de la guerre de 1914-1918 sur l’agriculture aveyronnaise ».

Au début du 20e siècle, l’agriculture dans l’Aveyron occupe 280 000 habitants (4/5e de la population), inclus « les entreprises actives voisines telles que les fromageries, tanneries, mégisseries, ateliers de maréchaux ferrants, bourreliers, charrons »(*). Beaucoup de travail est fait à la main, seules les grandes exploitations ont les moyens d’être équipées en machines. De nombreuses fermes sont de superficie réduite, en 1922, 72 000 ont moins de 10 ha sur les 89 000 recensées.
Dans les premiers mois de la guerre 35 000 agriculteurs seront mobilisés, sur la durée du conflit 40 000 seront appelés.
« La guerre aura plusieurs effets importants sur l’agriculture aveyronnaise :
Sur la productivité des exploitations à cause de la diminution de la main d’oeuvre et les réquisitions qui auront des conséquences immédiates sur l’évolution des prix des produits qui seront multipliés par 3 ou 4 en une dizaine d’années.
Sur la condition des femmes agricultrices qui devront remplacer leur époux ou leur fils mobilisé.
Après la guerre, la profession agricole s’organisera et mettra en place des techniques nouvelles. »(*)

Gérard Bonnafis, à l’aide de tableaux chiffrés et schémas, a permis aux auditeurs de découvrir les quantités de céréales, foin, paille, etc... produites et réquisitionnées, de même pour les animaux d’élevage destinés à la production de viande. En ce qui concerne les animaux de trait, ce sont les ânes qui ont été essentiellement fournis à l’armée. Tous les produits alimentaires tels que lait, beurre, fromage, pommes de terre, farine, haricots secs, etc… sont également réquisitionnés. Sans oublier, les toisons de mouton servant à la confection des vêtements des soldats et le cuir.
La réquisition des noyers dont seulement une partie du tronc était utilisée pour la fabrication des crosses de fusils et les structures et hélices des avions, provoqua une grande perte économique pour le département.

La main d’œuvre étrangère venue suppléer les agriculteurs au front, était en majorité espagnole.

La conférence se termina par une note d’optimisme avec la venue des premiers tracteurs dans l’Aveyron, la création d’écoles d’agriculture, les nouvelles organisations administratives et professionnelles agricoles et l’AOC du Roquefort….

(*) Extrait du livre de G Bonnafis « Les conséquences de la guerre de 1914-1918 sur l’agriculture aveyronnaise »

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