Amicales : Amicale de Saint-Geniez - Campagnac : les voyageurs du Rouergue en terre d’or et de lumières

Publié par Michel Delous le 8 décembre 2014 à 15:47 (CET) ( 286 visites )

L’amicale de St-Geniez Campagnac vient d’entraîner ses voyageurs du Rouergue en terre inconnue.
La Birmanie, surnommée « terre d’or et de lumière », un voyage dans « un pays comme vous n’en avez jamais vu » (Rudyard Kipling). Cette expression écrite en 1898 est encore d’actualité aujourd’hui. Un circuit en Birmanie c’est une immersion dans les traditions bouddhiques, un voyage à travers des paysages splendides, une rencontre avec des populations bienveillantes et souriantes. Dans le centre-ville de Yangon (ex. Rangoon), à Mingun, à Mandalay ou à Bagan, une ferveur omniprésente nous accompagne pendant notre séjour. Le décor superbe des montagnes du nord, les rives du Lac Inle sont d’autant de beautés naturelles incontournables. La Birmanie, rebaptisée Myanmar en 1989, offre un voyage hors du commun et la découverte d’un visage préservé de l’Asie du sud est. En circuit le long des routes escarpées, en croisière sur l’Irrawaddy ou en séjour dans les régions d’altitude, on se laisse charmer par les stûpas couleurs or des temples centenaires et les robes safran des moines birmans.

Il est impossible de décrire le voyage complet des deux groupes de 14 et 17 jours en moins de vingt pages aussi nous allons survoler les points essentiels.

Le pont U Bein
Le pont d’U Bein est un pont de teck situé sur le lac Taungthaman, à Amarapura, dans le centre de la Birmanie (région de Mandalay). Il a été construit à partir de 1849 par le maire U Bein avec des colonnes de teck abandonnées lors du transfert de la capitale à Mandalay. Il traverse le lac sur 1,2 km pour aboutir près du Kyautawgyi Paya, ce qui en fait le plus long pont de teck du monde. C’est bien entendu en fin de journée qu’il est le plus beau. Nous arpentons le pont, croisant également beaucoup de locaux et de moines. Le soleil déclinant illumine le pont et les eaux de couleurs chaudes, les appareil photo crépitent. La vue des hauts piliers illuminés de soleil, surplombés des passants en ombres chinoises, est magnifique.

Bagan, la plaine aux milliers de temples
Bagan anciennement connue sous le nom de Pyugan demeure le plus important site archéologique du Myanmar et le plus vaste du monde. Englobant au sein d’une plaine enlacée par un méandre de Irrawaddy, plus de temples en brique rouge que la veille Europe d’églises médiévales « source lonely planet ». Nés d’une ferveur religieuse qui ne trouva jamais son pareil dès les prémices du 11ème siècle. Le tout initié par le roi Anawratha soucieux de donner de l’ampleur à ses croyances faisant du bouddhisme Theravada la religion dominante de tout le pays
Le génie créateur de Bagan ne cessa jamais, jusqu’à l’aube de son déclin. Et dont les tenants demeurent aussi mystérieux et imprécis que la folie créatrice qui accompagna la cité durant plus de 4 siècles.
Aujourd’hui, il reste une région qui n’a pas dévoilé tous ses secrets, dans un cadre des plus bucoliques ou parmi des temples séculaires des troupeaux paresseux de chèvres broutent à longueur de journée, et des paysans s’affairent à cultiver leurs terres ajoutant un zest de merveilleux à cet environnement ……
Au final Bagan est un mirage , un mirage magique , unique. Quel que soit le moment de la journée ou le moyen que l’on choisit de l’explorer. Il distille ses mystères au compte goutte, que cela soit avec ses temples les plus célèbres ; des chefs d’œuvres que personne ne manque ou ceux plus éloignés qui renferment des gravures murales et des escaliers secrets…
Nous serons incapable de décrire dans les détails les paysages que nous avons parcourus, ou les villages que nous avons traversé. Les clichés pris au cours du chemin se chargeront néanmoins d’établir ce devoir de mémoire…

Le trek dans les montagnes Shan
Ce fut une superbe journée de marche avec des paysages somptueux, la traversée de rizières, de plantations de tabac, de café, de mandariniers… Point de départ : Kalaw ; station climatique, héritage colonial britannique, actuellement connue pour être surtout la capitale du trek en Birmanie. Un repas chez l’habitant, gens modestes qui peuplent ces régions reculées. Des paysages qui se succèdent, villages et sourires désarmants, beautés saisissantes. L’état de plénitude qui vous laisse béat de reconnaissance et le privilège de vivre un tel instant …. Chacun d’entre nous se souviendra avec une pointe de tendresse de ce trek que partagèrent ces amoureux du voyage.

Le Lac Inle
L’arrive au lac Inle laissa entrevoir d’autres merveilles… Cette étendue d’eau et de fraîcheur ou la vie bat son plein, hommes et nature en pleine communion s’offrant a nous, des villages sur pilotis, des cultures et jardins flottants des pécheurs a l’agilité extrême toujours en équilibre précaire sur un pied quand l’autre tient la rame… Et de ces couchers de soleil qui une fois encore vous mettent en total émoi….
Au programme, barque à moteur et visite d’une fabrique de cigares, le tissage de châles et d’écharpes avec des filaments de fleurs de lotus, la visite d’une école sur pilotis où nous apportons des fournitures scolaires, un marché tournant, les dizaines de stupas enfouis dans la végétation de In Dein où l’on se prend pour Indiana Jones avec sa galerie marchande de 1km de long, etc,

Le rocher d’Or
Le Rocher d’Or, ou Pagode de Kyaiktiyo est un énorme rocher d’environ 6 m de diamètre, posé en équilibre à 1 200 m d’altitude, dans l’état Môn (sud de la Birmanie). Coiffé d’un petit stûpa, c’est l’un des principaux lieux de culte du bouddhisme birman. Les pèlerins recouvrent de feuilles d’or ce monolithe évoquant la tête du célèbre ermite.
Selon la tradition, le rocher aurait été placé à cet endroit par deux nats (esprits) il y a 2 500 ans ; il ne tiendrait que par un fil, un des cheveux du Bouddha.
Les femmes n’ont le droit ni de le toucher, ni de s’en approcher. Nous assistons au magnifique coucher du soleil puis à l’illumination de la plate forme envahie par un flot de pèlerins (10 000 par jour) qui arrivent avec couvertures et provisions pour passer la nuit à prier.

Yangon
Déchue de son droit légitime de première ville du Myanmar, pour d’obscures histoires d‘invasion nées de la paranoïa de la gente militaire qui gouverne le pays, Rangoon s’apparente à une œuvre d’art qui déroute au premier regard son hôte. Une œuvre complexe dont on ne saisit pas toujours le sens et la teneur. C’est une ville à taille humaine, qui semble être rester à l’écart de la modernité qui bat de plein fouet les autres cites du sud-est asiatique. Ici point de constructions clinquantes ou de consumérisme exubérant ; On est loin par exemple de la frénésie de Bangkok ou de l’insolence de Saigon….
Le progrès opère par a coups, et a peine si on distingue dans le panorama quelques tours de verre dénaturant la vue au milieu de gloires victoriennes pales décrépies et de trottoirs défoncés….
Certains trouveront l’ensemble indigeste manquant cruellement de symphonie, d’autres par contre seront émus par ce laisser-aller pittoresque ; d’une ville au décor figé dans le temps. Et se délecterons d’une saveur unique qu’on appelle authenticité.

« La paya Shwedagon »
Comment ne pas s’arrêter pour admirer ce joyau du pays tout entier….? « La paya Shwedagon » un stupa de 98 mètres de haut, une montagne ou plutôt un mystère doré comme le décrivit Kipling dans ces récits…Visible en tous coins de la ville, brillant de mille feux de jour comme de nuit et occupant 40 hectares. Ni les successifs tremblements de terre ni la cupidité humaine n’ont eu raison de ce testament de foi et de ce cœur ou palpite l’âme birmane….
Un coucher de soleil sur ce mythe est un de ces moments de vie où la grâce se mêle à la méditation. On ne sait d’ailleurs si c’est l’astre qui rend la pagode aussi mirifique, ou encore si c’est cette dernière qui le magnifie de tous ses reflets…
Le temps n’a aucune emprise ; s’asseoir et poser son regard sur la vie qui s’y organise tantôt sereine tantôt animée, laissant place à ce balai de croyants et de moines qui défilent autour priant et implorant pour que les vœux sacrés prennent vie.

Mandalay et les feuilles d’or
De jeunes hommes frappent 6h par jour à raison de 2h de frappe/2h de repos/2h de frappe... pour écraser l’or pour en faire des feuilles extra fines.
Dans plusieurs lieux sacrés du Myanmar, les pèlerins fixent de très fines feuilles d’or sur la statue de Bouddha. C’est en grande quantité que ces feuilles d’or sont utilisées à travers le pays. Les feuilles d’or proviennent toujours de l’un des vingt ateliers spécialisés dans la fabrication de ces feuilles d’or et tous situés à Mandalay, la seconde plus grande ville du Myanmar.
La fabrication de feuilles d’or s’effectue selon une méthode artisanale ancestrale. Il n’a pas été possible jusqu’à présent de la remplacer par une production industrielle. Même dans les pays industrialisés, la fabrication de feuilles d’or reste encore largement manuelle. On dit qu’il n’existerait plus qu’une cinquantaine d’ateliers de fabrication de feuilles d’or dans le monde.
A Mandalay, la première étape consiste à transformer dans une presse une barrette d’or de 12 grammes en un fin ruban de 1,5 mètres de long et de découper celui-ci en petits rectangles (environ 200). Chaque morceau est ensuite mis entre deux couches de papier de bambou avant d’être puissamment martelé pendant 30 minutes par de costauds ouvriers. Le marteau pèse 3 kg.
Chaque fine pièce obtenue est alors divisée en 6 morceaux. Chacun de ceux-ci est alors à nouveau mis entre des feuilles de bambou dans un petit sac en cuir puis martelé encore pendant 30 minutes. La fine feuille d’or ainsi produite est alors transvasée entre de plus grandes feuilles de bambous et martelée cette fois pendant 5 heures pour obtenir la feuille finale de 3 micros, soit 0,003 millimètres, seulement. La fabrication doit tenir compte des conditions climatiques et adapter en conséquence les durées de martelage.
Il reste alors à découper cette très fine feuille ronde dans les différents formats, généralement rectangulaires, proposés à la vente. C’est le travail de jeunes filles qui avec doigté découpent et assemblent les morceaux pour former le produit fini, puis emballent celui-ci. De la barrette initiale, on obtient 4600 feuilles d’or pour la vente.

En définitive, certainement le plus beau des voyages de l’amicale depuis 34 ans, une organisation sans faille et une réussite totale avec l’entière satisfaction de tous les participants. Un gage pour continuer à émerveiller encore les voyageurs du Rouergue dans les prochains voyages 2015 : « Au cœur de l’Europe et de l’Histoire » (inédit) et « Guatemala Honduras ».
Contact : 06 81 67 77 82 ou amicaledesaintgeniez@yahoo.fr

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